Témoignage : acheter en solo quand on est une femme, c’est possible !
L'achat immobilier est souvent présenté comme un parcours du combattant, un moment qui peut être ô combien stressant. Mais qu'en est-il lorsqu'on fait le choix d'acheter seul, qui plus est quand on est une femme ? Pretto donne la parole à celles qui se sont lancées dans un achat immobilier seules. Sophie, Charlotte et Géraldine, toutes trois trentenaires, nous expliquent leurs motivations et leur parcours.
Commençons par les présentations. Sophie est social content manager et a acheté en 2019 un appartement de 40 m2 dans le 13e arrondissement de Paris à un prix de 370 000 €. Elle a réalisé environ 20 000 € de travaux et a bénéficié d'un taux de crédit à 0,8 % sur une durée de 17 ans, heureuse qu’à cette période, "les taux étaient les plus bas du monde !"
Si elles ont pu se lancer seules dans l'aventure de l'achat immobilier, il faut rappeler qu'il n'y a encore pas si longtemps, pour leurs aïeules, ce n'était tout simplement pas envisageable. Séquence INA.
Petit retour en arrière : comment ça se passait avant ?
À partir de 1881, une femme mariée peut ouvrir un livret de caisse d’épargne en toute autonomie et sans obtenir l’autorisation de son époux.
En 1907, une femme peut enfin disposer de son salaire librement (mais la loi reste peu appliquée par les établissements bancaires…) et en 1946, on ne parle plus de "salaire féminin" et on garantit le principe constitutionnel d’égalité entre hommes et femmes.
Mais il faudra attendre presque 20 ans de plus et la loi du 13 juillet 1965 pour qu'une femme soit indépendante financièrement (et aussi autonome qu’un client masculin), puisse ouvrir un compte à son nom et exercer une activité professionnelle sans le consentement de son mari.
Le profil de la femme qui achète seule aujourd’hui
Si Charlotte, Géraldine et Sophie ont 35 ans et ont acheté seules à respectivement 29 ans, 26 ans et 30 ans, elles restent une exception en France. En effet, selon le site Meilleursagents.com, acheter une maison ou un appartement quand on est une femme seule s’opère en moyenne à l’âge de 41 ans.
Chez Pretto, les chiffres sont un peu différents. En terme de revenu médian, une cliente qui achète en solo touche en moyenne un salaire annuel de 39 060 €, soit 3 255 € mensuels. Son apport mensuel médian est de 40 000 € et sa capacité d'emprunt atteint 187 312 € (en médian). Cette cliente, qui achète seule et fait appel à l’expertise d’un courtier Pretto, a en moyenne 32 ans et demi.
Face à ces données, c'est limpide, ces femmes qui empruntent sont le reflet d’une société qui mute. Charlotte, explique : "C’est drôle parce que j'étais pas mal en concurrence avec des femmes lorsque je visitais des biens. Ça se démocratise et je n’ai jamais eu l'impression d'être regardée de côté parce que je suis une femme qui achète."
Charlotte a vu juste. Chez Pretto aussi, la part de femmes parmi les clients ne cesse d'augmenter. Ainsi, elle est passée de 36,3% des dossiers à 41,87% en 2023.
Acheter seule à condition de remplir les conditions demandées par une banque, c'est possible ! Mais savez-vous qu’il est aussi envisageable d’acheter seul(e) en étant marié(e) ?
Pourquoi et comment ces trois femmes ont-elles acheté seules ?
Charlotte, Sophie et Géraldine sont toutes d'accord pour dire qu’acheter un appartement à elles était "essentiel" voire qu'il était "impossible de faire autrement".
Dans son projet d’achat, Sophie a été épaulée par son père. "Il m'a beaucoup aidée à comprendre l'immobilier. Mon appartement de rêve était clairement un appartement haussmannien ancien, mais je n’avais pas les finances, même si ma situation était plutôt favorable pour acheter. J’avais un CDI, de l'apport - dont 50 % grâce à mon père - et un salaire confortable. Si je n’avais pas eu cette opportunité, j'aurais quand même cherché à acheter à ce moment-là !"
Géraldine a elle mené son projet seule. À la fin de ses études et un CDI en poche, elle savait déjà qu'elle allait acheter. "Pour moi, c’est lié à l'éducation. Ma mère nous a poussées, ma sœur et moi, à investir pour nous-mêmes. En fait, avoir son bien apporte une sécurité."
Face à son investissement, Charlotte est pragmatique : "Honnêtement, ce n’était pas une fin en soi d'acheter seule. C'était purement un investissement. Je pense que le fait d'être propriétaire, c'était plutôt culturel. Mes parents sont propriétaires et ils m'ont inculquée cette même idée, importante pour eux, plutôt que de verser un loyer pour une location."
Acheter une maison ou un appartement en étant une personne seule implique certaines garanties à présenter à une banque pour l'obtention d’un crédit : occuper idéalement un poste en CDI ou avoir des revenus stables depuis 3 ans si vous êtes cheffe d’entreprise, intermittente ou freelance, respecter un taux d’endettement inférieur ou égal à 35 % au maximum, bénéficier d’une situation financière saine, posséder un apport d’au moins 10 %.
Monter son dossier immo : gestion de A à Z pour les unes, passage par un courtier pour les autres
Quand on ne connaît pas vraiment le milieu, dur dur de se lancer dans la jungle immobilière. Si certaines femmes y plongent tête baissée, prêtes et déterminées, certaines préfèrent laisser la main à des courtiers, experts dans leur domaine.
Sophie avoue être passée par un courtier par praticité. "Je travaillais 12 heures par jour, je n'avais pas de temps. Et je vais être honnête, je trouvais aussi très cool que quelqu'un puisse aller voir les banques à ma place ! C’est un exercice qui ne me motivait pas vraiment…"
Idem pour Charlotte. "J’ai fait appel à un courtier pour mon deuxième achat car j'avais déjà l'expérience de mon premier achat. À l’époque, je démarchais les banques tous les samedis lorsque je ne travaillais pas, c’était super chronophage !"
Puis elle ajoute : "Le fait que je sois une femme n'a rien changé. En plus, j’ai eu affaire à beaucoup de femmes dans les banques et elles comprenaient mon projet."
Les leçons qu’elles retirent de leur achat immobilier
Acheter en solo est un processus énergivore, mais gratifiant ! C'est aussi très formateur, en témoigne l’expérience des trois jeunes femmes.
Elle explique aussi que même si son appartement se "rembourse seul" aujourd’hui, elle l’a d'abord acheté pour y habiter. “Si j'avais su que je rencontrerais quelqu'un peu de temps après et que j'allais déménager, j’aurais fait les choses autrement. Je n'aurais pas acheté à Paris, pas cet appartement, pas réalisé autant de travaux avec des matériaux aussi qualitatifs. J’aurais plutôt choisi d’investir et non de me loger."