Qui sont les acheteurs immobiliers en 2020 ?
Entre l'application du taux d'endettement à 33 % et le Covid-19, les acteurs du financement immobilier ont du fortement s'adapter en début d'année. Le record de plus d'un million de transactions ne sera pas renouvelé en 2020, mais les Français continuent de devenir propriétaires malgré des conditions d'accès au crédit durcies
Dans ce contexte, nous avons souhaité dresser le portrait-robot des acheteurs immobiliers français en 2020, en s'appuyant sur près de 500 000 simulations de prêt immobilier en ligne réalisées sur notre site, du 1er janvier au 27 novembre 2020.
Nous nous sommes aussi intéressés au profil de l'acheteur parisien, qui diffère sur de nombreux points (revenus, apport, prix du bien...).
Nous avons ainsi dressé le profil :
- de l'acheteur de résidence principale,
- des investisseurs locatifs,
- de l'acheteur de résidence secondaire.
L'acheteur de résidence principale, à 71 % primo-accédant
"Globalement, les acheteurs de résidence principale ont été préservés en 2020 : en temps de crise, les banques privilégient ce type de projet qui sont considérés comme prioritaires. Ce qui est confirmé par notre indice de finançabilité, qui a légèrement reculé de 3 points sur les résidences principales entre 2019 et 2020, bien moins impactées que les projets locatifs ou de résidences secondaires" observe Pierre Chapon, président de Pretto.
Un apport 2,2 fois plus élevé pour les acheteurs parisiens
Ce profil est différent à Paris : légèrement plus jeune (33 ans), en couple sans enfant, les acheteurs parisiens gagnent environ 7 000 € nets mensuels à deux et présentent un apport 2,2 fois supérieur à la moyenne nationale, soit 95 500 €. Ce qui s'explique par un prix du bien moyen acheté également plus important à Paris, de 569 000 € - l'apport représentant près de 17 % de l'achat. En effet, les acheteurs parisiens achètent principalement en Ile-de-France. Ils sont à 77 % primo-accédants.
Un apport en hausse de 25 % pour les investisseurs locatifs
"Désormais il n'est plus possible de s'endetter à 45 ou 50 % pour un investissement locatif. Les banques demandent plus d'apport et regardent de près l'épargne de précaution mise de côté en cas d'imprévu. Mais le désir d'investir reste fort, et les banques ont, depuis les recommandations du HCSF, remis au goût du jour des montages un peu plus complexes, comme le prêt palier ou le lissage de prêt" explique Pierre Chapon.
En 2020, l'investisseur locatif est en couple, avec 1 enfant et est plus âgé que l'acheteur de résidence principale : 37 ans en moyenne. Le revenu mensuel net du foyer s'élève à 5 355 €. Le prix moyen du bien acheté est de 231 000 € (contre 238 900 € en 2019), avec un apport de 30 000 €. L'achat est principalement réalisé dans l'ancien (77 %).
A Paris, l'investisseur locatif est également en couple avec enfant, mais sensiblement plus jeune (35 ans). Les revenus moyens du ménage sont de 8 000 € nets mensuels, et leur apport est d'environ 43 200€, pour un bien dont le prix est de 306 000€ (contre 318 500 € en 2019). En-dehors de l'Ile-de-France, les villes les plus prisées par les Parisiens pour un investissement locatif sont Nantes, Lille et Marseille.
Le profil de l'investisseur locatif n'a pas tant changé en un an. En revanche, il doit mobiliser plus d'apport : 24 000 € en 2019 vs 30 000 € en 2020, soit une hausse de 25 % ! Les investisseurs parisiens doivent mobiliser 17 % d'apport en plus en moyenne.
Dans les deux cas, le prix du bien est moins élevé qu'en 2019, ce qui reflète assez bien les demandes des banques en 2020 : plus d'apport, ce qui pousse aussi les investisseurs à viser des biens moins chers pour rester dans les 33 %, et garder de l'épargne de précaution.
La Normandie, prisée par les acheteurs parisiens de résidence secondaire
L'acheteur de résidence secondaire est le profil le plus âgé de notre étude. Il a en moyenne 43 ans, un enfant, et achète en couple dans l'ancien à 88 %. Son foyer gagne 7 000€ mensuels nets et présente un apport de 60 000 € (soit 2 000€ de plus qu'en 2019). Le prix du bien qu'il achète est de 268 000 €, contre 257 000 € en 2019.
A Paris, l'acheteur de résidence secondaire a 40 ans, est en couple avec un enfant. Son foyer gagne 9 500 € nets mensuels, avec un apport de 75 400 € (contre 70 000 € en 2019) pour un bien à 330 000 €, contre 328 300 € en 2019. En 2020, les emprunteurs parisiens achètent principalement leur résidence secondaire en Normandie, dans le Centre-Val-de-Loire ou encore en Bretagne.
Au déconfinement du printemps, de nombreux Français ont souhaité acquérir une résidence secondaire. Mais, tout comme pour les investissements locatifs, les conditions de financement se sont durcies. Les banques sont prudentes et demandent à ce que l'acquéreur de résidence secondaire soit déjà propriétaire de sa résidence principale, avec un taux d'endettement en dessous de 33 % après opération.