Faites-vous partie des exclus du crédit immobilier ?
La hausse rapide des taux immobiliers, sans compter une lente mise à jour du taux d’usure, ont un impact important sur les ménages cette année. Nous avons déterminé qui était concerné par cette situation.
En ré-étudiant les dossiers pour lesquels nous avons obtenu un accord des banques en 2021, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes s’agissant de l’impact du contexte actuel sur le marché immobilier dans son ensemble : 18% des dossiers financés en 2021 ne seraient plus finançables dans le contexte de marché de juin 2022.
Ainsi, selon nos calculs, 220 000 ménages sont ainsi exclus du marché cette année :
- Près de 60 000 dossiers n’auraient plus été finançables car dépassant le taux d’usure;
- Près de 160 000 dossiers n’auraient plus été finançables en l’état car dépassant le taux d’endettement maximum de 35%.
Les ménages modestes principalement concernés
Cette éviction est assez fortement inégalitaire : 30% des ménages ayant un revenu mensuel inférieur à 3 000€ sont concernés, contre 13% pour les ménages touchant plus de 5 000€ par mois.
Et au sein des 30% de ménages exclus parmi ceux ayant des revenus inférieurs à 3000€, près de 40% sont des primo-accédants, quand ils ne sont que 10% parmi les 13% d’exclus ayant des revenus supérieurs à 5000€.
Pour être plus précis, voici les profils qui pouvaient obtenir un crédit immobilier en 2021, mais ne le peuvent plus aujourd’hui.
Une exclusion amenée à perdurer ?
Actualisé au 1er juillet 2022, le taux d’usure est légèrement remonté (2,57% sur 20 ans et plus) contre 2,40% le trimestre précédent. Cela veut-il dire que les emprunteurs pourront revenir sur le marché ?
La réalité est plus complexe : dans un contexte de remontée régulière des taux d’intérêts, l’éviction liée au taux d’usure est appelée à rester du même ordre de grandeur.
Dans le même temps, l’éviction liée au taux d’endettement ne ferait que croître : nous estimons que chaque dixième de points d’augmentation des taux désolvabilise environ 2,5% des dossiers en raison du dépassement du taux d’endettement maximum de 35%, soit 30 000 dossiers en rythme annuel.