Ces innovations architecturales qui invitent à mieux vivre le changement climatique
Vous avez en tête la fable des trois petits cochons ? Vous savez, ce fameux loup qui d’un souffle mettait à terre deux maisons. Pourtant, la paille est loin d’être aussi fragile que cette histoire le laisse entendre, elle permet même de mieux vivre le changement climatique. Et ce n’est pas la seule !
Cap sur ces maisons qui peuvent laisser coi mais qui sont certainement une des solutions face à l’évolution du climat !
"Viens à la Naturhus, y’a le printemps qui chante"
Si son idée n’a pas connu un immense engouement au moment de sa création, Bengt Warne l’a popularisée dans les années 1990 en publiant un livre sur le sujet. Depuis, le paysage suédois compte quelques maisons-serres, et elles fleurissent également aux Pays-Bas et en Belgique.
Dans son livre, Bengt Warne donne une définition qui s’apparente à la philosophie de vie dans une Naturhus. "Vivre dans une serre donne à l'architecture une quatrième dimension, où le temps est représenté par des mouvements de flux infinis naturellement recyclés de croissance, de soleil, de pluie, de vent et de sol dans les plantes, l'énergie, l'air, l'eau et la terre. J'appelle cela Naturehousing."
Cultiver des bananes et des ananas sous notre climat serait donc envisageable, ça vous dit ?
Un des projets de maison-serre les plus connus est celui de Marie Granmar et Charles Sacilotto, un couple de suédois qui a œuvré pour faire sortir de terre leur Naturhus avec l’aide de Bengt Warne.
Ils ont construit une structure de verre d’une épaisseur de 4 mm tout autour de leur habitation. Ils expliquent ainsi que, malgré des températures négatives en hiver, celle de leur serre se situe entre 15 et 20°C.
"La maison semi-enterrée près de la fontaine"
À l’image de galeries que de gros rongeurs auraient creusées, les maisons sous terre existent bel et bien et ont un petit air d’habitats de Hobbits ou de Tatooine, au choix !
Ce petit espace sous terre qu’ils ont imaginé a été construit pour la première fois du côté de Besançon. Il est constitué d’une structure en bois, de murs de torchis (terre argileuse, eau, sable et chanvre), d’un géotextile qui protège la structure, d’une bâche EPDM procurant l’étanchéité de l’habitation, d’un second géotextile protégeant la bâche des racines de végétaux et d’un grillage anti-rongeurs qui évite à la bâche EPDM d’être grignotée. Le tout est recouvert d’une couche de terre qui laisse peu à peu apparaître des végétaux.
Vous avez beau vous creuser les méninges, la baubiologie ne vous dit absolument rien ! Une petite définition s’impose. Il s’agit d’une approche holistique de la construction venue d’Allemagne qui signifie "architecture bio-dynamique", "architecture bionique"ou encore "médecine de l’habitat". Cette pratique allie santé, écologie, économie et environnement. En somme, vous souhaitez vivre dans une habitation construite sainement et où il fait bon vivre ? Renseignez-vous, la baubiologie pourrait être la solution !
Ça nous donne bien envie de tester… et d’hiberner par la même occasion !
"Quatre murs en paille et un toit"
Et c’est là qu’on se dit que le loup n’a pas pu souffler la maison en paille ! Il a même dû se faire du mouron face à cette structure à l’efficacité thermique et à la solidité élevée.
En France, c’est dans les années 1920, sous l’impulsion de l’ingénieur Émile Feuillette, que la première maison de paille est construite. Contrairement aux habitations américaines sans structure de bois porteuse, les bottes de paille sont intégrées à une ossature en bois. La maison Feuillette située à Montargis est inscrite au registre des monuments historiques depuis 2020.
Et aujourd’hui ? Si elles restent encore peu nombreuses, elles suscitent néanmoins l’intérêt de quelques personnes soucieuses de l’impact des bâtiments classiques sur l’environnement.
Les ballots de paille utilisés pour la construction d’une maison doivent être parfaitement secs, la paille craint fortement l’humidité, d’où l’impossibilité de construire sous la pluie ! Si les maisons en paille sont un modèle en termes de respect de l’environnement, elles ne sont pour autant pas éligibles aux aides spécifiques de l’État ou des collectivités locales. Patience, ça finira peut-être par arriver !
La paille et le bois sont des matériaux locaux et leur pénurie est inexistante contrairement à ceux employés pour les constructions classiques. Le prix de la paille est plus que raisonnable, entre 20 et 45 € la tonne contre environ 300 à 500 € pour une tonne de briques. Ça donne franchement envie de se lancer !
En prime, pas d’allergie pour les âmes fragiles, la paille ne possède aucune fibre irritante et laisse respirer la maison. Que du bonus, enfin presque… Mais honnêtement, même les avantages ne nous arrêteraient pas !
Quant à savoir si on opterait pour une maison sous serre, sous terre ou en paille, à la rédac, on se questionne. On en arrive presque à rêver un concept qui allie les trois. Le problème ? Nous ne sommes ni architectes, ni constructeurs et puis, on a d’autres sujets tout aussi intéressants sur le feu…