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Ecologie et immobilier

Ces innovations architecturales qui invitent à mieux vivre le changement climatique

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Alexandra
Mis à jour le 22 août 2024
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Vous avez en tête la fable des trois petits cochons ? Vous savez, ce fameux loup qui d’un souffle mettait à terre deux maisons. Pourtant, la paille est loin d’être aussi fragile que cette histoire le laisse entendre, elle permet même de mieux vivre le changement climatique. Et ce n’est pas la seule !

Cap sur ces maisons qui peuvent laisser coi mais qui sont certainement une des solutions face à l’évolution du climat !

"Viens à la Naturhus, y’a le printemps qui chante"

Vous connaissez une maison qui sent bon les beaux jours et le printemps toute l’année ? "Impossible !", direz-vous, et pourtant… Ce sont les Suédois ou plus précisément l’architecte suédois Bengt Warne qui l’a inventée dans les années 1970. Son concept ? Mettre sa maison de campagne sous cloche pour l’isoler du froid nordique tout en lui permettant de chauffer et ce, sans chauffage. Il la nomme Naturhus, qui signifie "maison de la nature" puisqu’elle vit au rythme des saisons. La maison-serre de Bengt Warne est constituée d’un noyau (la maison) autour duquel est construit un écrin de verre isolant.

Si son idée n’a pas connu un immense engouement au moment de sa création, Bengt Warne l’a popularisée dans les années 1990 en publiant un livre sur le sujet. Depuis, le paysage suédois compte quelques maisons-serres, et elles fleurissent également aux Pays-Bas et en Belgique.

À savoir
Dans son livre, Bengt Warne donne une définition qui s’apparente à la philosophie de vie dans une Naturhus. "Vivre dans une serre donne à l'architecture une quatrième dimension, où le temps est représenté par des mouvements de flux infinis naturellement recyclés de croissance, de soleil, de pluie, de vent et de sol dans les plantes, l'énergie, l'air, l'eau et la terre. J'appelle cela Naturehousing."
Ces refuges écologiques s’adaptent aux saisons et à leurs températures. L’effet de serre permet de chauffer l’air essentiel à la ventilation du logement et donc par la suite l’intérieur du logement lui-même. Il est aussi possible de cultiver un potager toute l’année ou d’y planter des variétés d’arbres exotiques, donnant la possibilité aux figues, tomates et autres palmiers de voir le jour malgré le climat froid qui règne à l’extérieur de la serre. Son architecture permet également de récupérer l’eau de pluie pour les sanitaires ou l’arrosage du jardin. Dans certaines Naturhus, des filtres permettant de purifier l’eau de pluie ont été installés. Une façon de pousser un peu plus loin l’harmonie entre maison, nature et respect de la planète.

Cultiver des bananes et des ananas sous notre climat serait donc envisageable, ça vous dit ?

À savoir

Un des projets de maison-serre les plus connus est celui de Marie Granmar et Charles Sacilotto, un couple de suédois qui a œuvré pour faire sortir de terre leur Naturhus avec l’aide de Bengt Warne.

Ils ont construit une structure de verre d’une épaisseur de 4 mm tout autour de leur habitation. Ils expliquent ainsi que, malgré des températures négatives en hiver, celle de leur serre se situe entre 15 et 20°C.

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Une Naturhus - maison serre - en Suède. ©Christian Gustavsson

"La maison semi-enterrée près de la fontaine"

À l’image de galeries que de gros rongeurs auraient creusées, les maisons sous terre existent bel et bien et ont un petit air d’habitats de Hobbits ou de Tatooine, au choix !

Les constructions creusées dans la roche existent depuis le Néolithique et la sédentarisation des hommes. Elles ont été construites au fil des siècles dans la roche comme à Pétra en Jordanie, dans la Falaise de Bandiagara au Mali, mais aussi en Dordogne, dans l’Allier ou dans le Puy-de-Dôme. Et contrairement à ce qui peut être pensé, elles n’ont absolument rien d’une passoire énergétique.
Aujourd’hui, le principe est remis au goût du jour par les architectes ! Des maisons nouvelle génération semi-enterrées sont créées, se fondant parfaitement dans un paysage de pleine campagne. Cet habitat du futur ne nécessite aucun chauffage l’hiver ni climatisation l’été, grâce à la voûte végétale qui le recouvre et l’hyper-inertie de son sol. Vive les économies d’énergie et la baisse du bilan carbone !
Charlotte et Matthieu Floury, respectivement spécialiste en baubiologie (on vous explique en quoi ça consiste plus bas) et architecte, ont mis au point Scoop Home®, un concept de bulle semi-enterrée respectueuse de la nature.

Ce petit espace sous terre qu’ils ont imaginé a été construit pour la première fois du côté de Besançon. Il est constitué d’une structure en bois, de murs de torchis (terre argileuse, eau, sable et chanvre), d’un géotextile qui protège la structure, d’une bâche EPDM procurant l’étanchéité de l’habitation, d’un second géotextile protégeant la bâche des racines de végétaux et d’un grillage anti-rongeurs qui évite à la bâche EPDM d’être grignotée. Le tout est recouvert d’une couche de terre qui laisse peu à peu apparaître des végétaux.

À savoir
Vous avez beau vous creuser les méninges, la baubiologie ne vous dit absolument rien ! Une petite définition s’impose. Il s’agit d’une approche holistique de la construction venue d’Allemagne qui signifie "architecture bio-dynamique", "architecture bionique"ou encore "médecine de l’habitat". Cette pratique allie santé, écologie, économie et environnement. En somme, vous souhaitez vivre dans une habitation construite sainement et où il fait bon vivre ? Renseignez-vous, la baubiologie pourrait être la solution !
La situation semi-enterrée de la Scoop Home® amène ses habitants à bénéficier d’une hyper-inertie naturelle du sol, inexistante dans les maisons traditionnelles. Le sol terreux restitue en l’hiver la chaleur emmagasinée durant l’été. Il fonctionne à l'inverse, avec la fraîcheur de l’hiver redistribuée l’été. On parle de déphasage thermique, temps mis par la chaleur pour traverser un matériau. D’un côté elle est emmagasinée par la terre, de l’autre elle est restituée. De fait, cette tiny-house ultra confortable est vue par Matthieu Floury comme un nid de marmottes ou un cocon plutôt qu’un habitat troglodyte. En prime, elle permet de diviser par quatre la consommation d’énergie sur une année.

Ça nous donne bien envie de tester… et d’hiberner par la même occasion !

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"Quatre murs en paille et un toit"

Et c’est là qu’on se dit que le loup n’a pas pu souffler la maison en paille ! Il a même dû se faire du mouron face à cette structure à l’efficacité thermique et à la solidité élevée.

Les maisons de paille existent depuis les années 1880 aux États-Unis et certaines bâtisses sont toujours fièrement debout.

En France, c’est dans les années 1920, sous l’impulsion de l’ingénieur Émile Feuillette, que la première maison de paille est construite. Contrairement aux habitations américaines sans structure de bois porteuse, les bottes de paille sont intégrées à une ossature en bois. La maison Feuillette située à Montargis est inscrite au registre des monuments historiques depuis 2020.

Et aujourd’hui ? Si elles restent encore peu nombreuses, elles suscitent néanmoins l’intérêt de quelques personnes soucieuses de l’impact des bâtiments classiques sur l’environnement.

L’entreprise Bois et Paille a vu le jour en 2007 et a fait de cette construction particulière son savoir-faire. Elle a même mis à jour une technique spécifique qui évite les ponts thermiques. La particularité de se lancer dans un tel projet ? Les particuliers souhaitant fabriquer leur maison en paille réalisent une partie de leurs travaux eux-mêmes, accompagnés par des professionnels.
Attention
Les ballots de paille utilisés pour la construction d’une maison doivent être parfaitement secs, la paille craint fortement l’humidité, d’où l’impossibilité de construire sous la pluie ! Si les maisons en paille sont un modèle en termes de respect de l’environnement, elles ne sont pour autant pas éligibles aux aides spécifiques de l’État ou des collectivités locales. Patience, ça finira peut-être par arriver !
Les maisons en paille sont extrêmement intéressantes ! Les matériaux utilisés pour leur construction sont naturels et biosourcés. Elles offrent un confort thermique et phonique très élevé permettant un bilan carbone moindre comparativement à une habitation traditionnelle.

La paille et le bois sont des matériaux locaux et leur pénurie est inexistante contrairement à ceux employés pour les constructions classiques. Le prix de la paille est plus que raisonnable, entre 20 et 45 € la tonne contre environ 300 à 500 € pour une tonne de briques. Ça donne franchement envie de se lancer !

En prime, pas d’allergie pour les âmes fragiles, la paille ne possède aucune fibre irritante et laisse respirer la maison. Que du bonus, enfin presque… Mais honnêtement, même les avantages ne nous arrêteraient pas !

Quant à savoir si on opterait pour une maison sous serre, sous terre ou en paille, à la rédac, on se questionne. On en arrive presque à rêver un concept qui allie les trois. Le problème ? Nous ne sommes ni architectes, ni constructeurs et puis, on a d’autres sujets tout aussi intéressants sur le feu…

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