Ça ressemble à quoi de vivre à Valence, la ville la plus verte d’Europe ?

En 2024, Valence, en Espagne, s'est hissée au rang de ville la plus verte d'Europe, récompensant ainsi ses efforts en faveur de l'environnement. Mais au-delà des chiffres et des récompenses, qu'est-ce que cela signifie pour les habitants ?

Valence, c’est cette ville où l’ancien et le moderne se rencontrent entre ruelles historiques et places baignées de soleil.

Et pour que ses 789 744 habitants puissent profiter de ce cadre de vie, la municipalité a mis les bouchées doubles pour transformer ses transports en commun en un modèle de durabilité : métro, bus électriques et bien plus encore, tout est pensé pour réduire l'empreinte écologique. Avec 200 km de pistes cyclables idéales pour les vélos en libre-service et 94 km² de zones piétonnes, la ville invite à flâner en toute tranquillité.

Ailleurs, des zones sont réservées uniquement aux véhicules plus respectueux de la planète, limitant l’accès aux voitures anciennes et polluantes. En parallèle, la ville applique un tri des déchets rigoureux et encourage activement le compostage des déchets organiques.

Dans son élan écologique, la municipalité de la coalition Compromís (gauche et centre-gauche), qui a gouverné pendant près de 10 ans jusqu'en 2023, a intensifié son action en installant des panneaux solaires sur une multitude de bâtiments publics et privés pour produire de l’électricité verte. Le maire Joan Ribó vise encore plus haut : l’objectif est de doter 525 bâtiments municipaux de panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation. Cette initiative ambitieuse promet de générer suffisamment d’énergie pour alimenter 27 400 foyers pendant une année entière.

Derrière ces démarches, Valence a un objectif clair : atteindre la neutralité carbone du secteur d'ici 2030. Elle a d’ailleurs été la première ville du monde à faire vérifier et certifier l’empreinte carbone de ses activités touristiques pour atteindre ses ambitions.

On comprend mieux pourquoi la ville a été primée du Prix de la Capitale verte de l’Europe. Et Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche, le confirme : “Valence a obtenu le prix de la Capitale verte grâce à sa stratégie ambitieuse en matière de durabilité et parce qu’elle a tiré des leçons du passé.” En 1957, des pluies diluviennes ont fait déborder le Turia, inondant la cité et causant 81 morts. Face à ce désastre, le gouvernement a décidé de détourner le fleuve vers le sud, laissant la ville avec un trou béant… Alors aujourd’hui, un magnifique jardin y a vu le jour, marquant le début d'une politique urbaine plus verte et durable.

Et ces engagements font l'unanimité auprès de la population, qui joue un rôle actif dans le processus, affirme le commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche : “Depuis de nombreuses décennies, la ville est animée par un mouvement civique audacieux qui soutient un véritable changement. L’atout de Valence, ce sont ses habitants.”

Mais la Ciudad del Turia (la ville du Turia, rivière qui la traversait autrefois), n’est pas verte que par ses engagements.

La ville regorge de verdure avec près de cinq millions de mètres carrés d’espaces verts (6.33 m² d'espaces verts par habitant contre 3,9m² à Paris), dont l'emblématique jardin du Turia, un parc de 9 kilomètres qui traverse la cité. Ce jardin est surplombé par des ponts qui, jusqu'en 1960, étaient enjambés par le fleuve Turia. Après les graves inondations, le fleuve s’est asséché, laissant place à ce poumon vert où poussent pins, palmiers et orangers. Un véritable havre de verdure qui rend la ville particulièrement agréable à vivre.

Mais la beauté ne s’arrête pas là ! Aux alentours de la ville, deux parcs naturels appuient la réputation écologique de Valence. Le parc naturel du Turia, extension naturelle du jardin, s’étend sur plus de 8 000 hectares de forêt méditerranéenne. Et à seulement une demi-heure de route se trouve le parc naturel de l’Albufera, une véritable oasis. Valence ambitionne d’ailleurs de faire inscrire ce parc comme « réserve de biosphère », une des initiatives phares de sa candidature en tant que capitale verte de l'Europe.

Le parc national de l’Albufera abrite la plus grande lagune d'eau douce d'Espagne, un refuge pour jusqu'à 300 espèces d'oiseaux, dont des flamants roses. Bien que protégé depuis 30 ans, obtenir le statut de réserve de biosphère de l'UNESCO lui conférerait un caractère encore plus sacré. De quoi donner vraiment envie de s’y installer !

S’installer à Valence, c’est le choix qu’a fait Mikael Fau. Dans une interview accordée au Petit Journal, le quotidien des Français expatriés et des francophones, il partage son expérience : "Je suis arrivé pour la première fois à Valencia il y a 7 ans. Je suis tombé amoureux de la ville : c’est comme si j’y avais déjà vécu, c’est très étrange comme sensation, ça ne m’était jamais arrivé. Je m’y sentais bien.”

Séduit par le charme artistique de la ville, il a choisi de s’y installer pour de bon: “Je me suis définitivement installé à Valencia il y a trois ans. Ce fut le meilleur choix de ma vie. J’ai connu un autre rythme de vie qu’à Paris. Je me suis connecté à d’autres valeurs. Des valeurs plus simples, plus humaines.”

Outre ses valeurs, Valence séduit aussi par sa qualité de vie. C’est le cas d’Estelle, qui, après avoir été charmée par une visite en 2012, a décidé de s’y installer. Qu’est-ce qu’elle adore ? “La qualité de vie liée à la douceur du climat, la proximité de la mer, le Rio, et l'accueil chaleureux des Valenciens. Le fait de vivre dehors, de voir autant des familles que des personnes âgées se retrouver autour d'un café, une bière ou un repas.”

Mais il y a plus : pour Estelle, la sécurité est primordiale : “Se sentir en sécurité dans la ville est un point extrêmement important. Il est appréciable de pouvoir rentrer à pied à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. La vie de quartier est très agréable.”

Et ce bon vivre est aussi dû à son côté vert : “C’est une ville tournée vers l’écologie. On retrouve une nature incroyablement belle à proximité immédiate.”

Même si Valence a tout pour plaire, Estelle note une petite ombre au tableau : “Le réseau de transports en commun n’est pas assez performant. Et il faudrait limiter le tourisme pour ne pas devenir Barcelone et conserver cette authenticité.” Car il est vrai que Valence attire les regards du monde entier. Elle figure en tête du classement mondial des cités où il fait bon vivre, selon la revue américaine Forbes.

L’idée de vous installer dans "La ciutat de les flors i les falles" (La ville des fleurs et des fallas) vous trotte dans la tête ?

En tant que troisième ville d’Espagne après Madrid et Barcelone, Valence se distingue par ses prix immobiliers nettement plus abordables que ceux des grandes villes françaises. Avec un prix moyen au mètre carré de 3 205 €, vous pouvez acquérir un appartement de 50 m² pour environ 160 227 €. En comparaison, à Lyon, la troisième ville de France en termes de population, le même appartement coûterait 242 650 €.

Et la location ? Là aussi, les prix restent attractifs. Vous pouvez trouver un appartement meublé de 80 m² pour entre 500 € et 750 € par mois, selon le quartier et les caractéristiques du bien.

Vous vous demandez si le statut de Valence comme la ville la plus verte d’Europe impacte les prix de l’immobilier ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais une chose est claire : la ville est en pleine effervescence. La ville, en plein essor, continue d’attirer de nombreux acheteurs et locataires séduits par ses attraits et ses prix compétitifs.

Valence ne se contente pas d’être la ville la plus verte d’Europe ; elle est aussi un havre de qualité de vie où se rencontrent durabilité, beauté naturelle et confort moderne. Avec ses initiatives écologiques audacieuses et un cadre de vie enchanteur, elle attire de plus en plus ceux qui aspirent à un nouveau départ.