Le prêt in fine : vraie ou fausse bonne idée ?
Si la majorité des particuliers sont familiers avec le crédit amortissable, le prêt in fine est un type d'emprunt assez méconnu qui s'adapte particulièrement aux projets d'investissement grâce à ses nombreux avantages fiscaux. On vous explique.
Définition du prêt in fine
À l'inverse du prêt amortissable, le crédit in fine présente uniquement un taux fixe. Chaque mois, l'acquéreur ne doit pas rembourser une partie du montant emprunté et les intérêts, mais uniquement les intérêts et les frais d'assurance. Le montant total du capital emprunté est remboursé à la dernière mensualité.
Quel que soit le type de prêt immobilier, vous devez respecter le taux d'endettement maximal de 35 % pour financer votre projet. Il est nécessaire de prendre le temps de calculer votre taux d'endettement en amont de votre projet pour l'adapter, le cas échéant.
Quelle est la différence entre le prêt in fine et le prêt amortissable ?
Le crédit in fine
La législation n'impose aucune durée minimale ou maximale au crédit in fine. Toutefois, à l'usage, ce type de crédit particulier est généralement accordé pour des durées plus courtes que pour le crédit amortissable - 7 ans en moyenne.
Le prêt amortissable
- Les intérêts : part plus élevée au début du remboursement
- Le capital emprunté : part plus élevée en fin de remboursement
Ce prêt est dit « amortissable » car les intérêts sont calculés en fonction du capital restant dû. À chaque mensualité, la part liée au remboursement des intérêts diminue tandis que la part liée au remboursement du capital augmente. Le tableau d’amortissement fourni par la banque vous permet d’avoir une vision plus globale de votre crédit.
Combien coûte le prêt in fine ?
À taux égal de 3,94 % pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans :
Mois | Intérêts crédit in fine | Intérêts crédit amortissable |
---|---|---|
1 | 656 € | 656 € |
100 | 656 € | 446 € |
200 | 656 € | 151 € |
240 | 656 € | 3 € |
Coût total des intérêts | 157 600 € | 89 355 € |
À taux égal de 3,94 % pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, le coût du crédit in fine est de 157 600 € contre 89 355 € pour un prêt amortissable. Le prêt in fine représente donc un coût conséquent.
Le prêt in fine est privilégié pour les investissements locatifs. Cela suppose qu’il y ait des locataires dans le bien que vous avez acheté. S’il n’y a pas de locataires pour payer de loyer et rembourser les mensualités du prêt, vous devrez prendre à votre charge l’ensemble des frais liés à votre bien immobilier, représentant un coût supplémentaire.
Envie de savoir quel type de prêt est le plus adapté à votre situation ? Faites une estimation de prêt en ligne dès maintenant !
Quel profil pour un prêt in fine ?
Le prêt in fine : plébiscité par les riches investisseurs
Pour souscrire à un prêt in fine, vous devez avoir une situation financière solide, les conditions d’obtention étant plus strictes que pour un prêt amortissable. Les banques sont en effet de plus en plus sélectives concernant ce type de prêt.
En complément des intérêts élevés que vous devrez rembourser pendant toute la durée de l’emprunt, vous devrez également mettre de l’argent de côté pour rembourser l'intégralité du capital emprunté à l'échéance du prêt. Un dossier béton est donc indispensable.
Mettez toutes les chances de votre côté avec notre attestation de financement. C'est LE document à dégainer pour appuyer votre dossier et rassurer sur votre solvabilité.
Le nantissement
Le nantissement est une forme de garantie de crédit immobilier. La banque va saisir des placements financiers (une assurance vie, par exemple) d’un montant équivalent au montant accordé afin de se protéger en cas d'impayés. Il existe plusieurs cas de nantissement :
- Nantissement placement unique
L’emprunteur dispose déjà de 100 % de la somme empruntée. La banque peut lui prêter sans crainte car la somme saisie est équivalente à la somme empruntée.
Claire souhaite effectuer un investissement locatif. Elle veut acheter un bien à 500 000 €. La banque lui demande si elle possède l’équivalent de la somme empruntée sur un compte épargne ou une assurance vie qu’elle pourra nantir. Claire possède, dans son compte d’assurance vie, une somme totale de 500 000 €, permettant à la banque de bloquer la somme et accorder son prêt à Claire.
- Nantissement placement régulier
L’emprunteur ne dispose pas de la somme totale mais seulement une partie. La banque peut accepter de nantir le placement actuel, mais l’emprunteur devra verser une mensualité supplémentaire afin d’arriver à la somme totale avant la fin du crédit.
Mario souhaite effectuer un investissement locatif. Il veut acheter un bien à 500 000 €. Il dispose de seulement 70 % du montant, soit 350 000 € La banque accepte de nantir les 350 000 € à la condition que Mario verse une mensualité supplémentaire de 625 € tous les mois afin d’arriver à la somme totale de 500 000 €.
Les placements nantis sont bloqués par la banque et vous ne pouvez pas y toucher. Cependant, si dans le dit placement vous avez une somme supérieure au montant du prêt, vous pouvez toucher à la plus-value.
Quels sont les avantages du crédit in fine ?
Le crédit in fine : le prêt de l’investissement locatif
Le crédit in fine est LE type de crédit immobilier le plus adapté à l'investissement locatif. Il permettait en effet de réduire l'imposition de vos bénéfices fonciers avec des intérêts déductibles de vos revenus locatifs (plus vos revenus sont élevés, plus la réduction d’impôts est importante). De part sa réduction fiscale, le prêt in fine est particulièrement prisé par les investisseurs qui contribuent à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Aujourd'hui, la loi entend limiter les réductions injustifiées de l’impôt sur la fortune immobilière en prévoyant des modalités particulières de déduction des dettes.
Les investisseurs qui contractent un prêt in fine se voient appliquer une déduction dégressive sur la durée du contrat : ces dettes sont déductibles chaque année en fonction du montant total du capital emprunté, soustrait d'une somme égale au capital emprunté multipliée par le nombre d'années écoulées depuis le versement du capital et divisé par la durée totale de l'emprunt.
Dettes déductibles = montant total emprunté - (montant total emprunté x nombre d'années écoulées/durée totale du prêt).
Selon les termes de l’article 974 du code général des impôts (CGI), ce calcul doit permettre de limiter les réductions injustifiées de l’impôt sur la fortune immobilière des investisseurs immobiliers. Néanmoins, le prêt in fine propose toujours une déduction fiscale intéressante.
Quels sont les autres avantages du prêt in fine ?
Hormis les avantages de la réduction d'impôts, le prêt in fine dispose de plusieurs avantages, notamment vis-à-vis des héritiers et des bénéfices liés à l’épargne.
- Les héritiers et les bénéficiaires :
Si l’emprunteur décède, la somme nantie dans l’assurance vie va rembourser le prêt dans sa totalité. La banque va se retirer des bénéficiaires et les héritiers ou bénéficiaires pourront jouir des avantages de l’assurance vie.
- L’épargne :
Si vous effectuez un emprunt in fine, la banque effectue un nantissement qui lui garantit de revoir son investissement. Si le compte nanti est une assurance vie, l’argent placé continuera de « travailler » durant toute la durée du nantissement, donc du prêt.
À la fin du prêt, si le montant total de la somme est supérieur au montant du prêt, la banque récupérera son argent et la plus-value sera donnée à l'emprunteur.
Le prêt in fine permet de bénéficier d’un effet de levier. En effet, au lieu de rembourser le capital à la banque, vous le capitalisez sur le contrat d’assurance-vie qui se valorise ! En additionnant les réductions d’impôts et le rendement de votre placement, vous pouvez facilement dépasser le surplus d’intérêts occasionné par le prêt in fine.
Le prêt in fine pour ma résidence principale, est-ce possible ?
Un prêt in fine est peut adapté à l'achat d'une résidence principale. En effet, si votre emprunt sert au financement d’une résidence principale, le prêt in fine ne sera pas d’une grande utilité : vous paierez des intérêts beaucoup plus élevés avec un prêt in fine qu’avec un prêt amortissable.
Pour réaliser l'achat de sa résidence principale, il est préférable de contracter un prêt amortissable, plus adapté pour cette situation.
N’hésitez pas à solliciter les services d'un courtier immobilier qui vous guider vers l’offre de prêt la plus adaptée à votre projet. Vous pouvez également simuler votre capacité d’emprunt et connaître grâce à notre outil en ligne.
- Avec le prêt in fine, vous remboursez le capital emprunté à la dernière mensualité, mais vous payez davantage d’intérêts.
- Le prêt in fine est le prêt le plus adapté pour faire de l'investissement locatif. Dans le cas de l'achat de votre résidence principale, optez pour un prêt amortissable.
- Le prêt in fine requiert une situation financière extrêmement solide.
- Un courtier immobilier vous accompagnera vers la solution la plus adaptée à votre projet d’investissement.