Créer un patrimoine avec 2000 € mensuels : le témoignage de David

Jeune trentenaire, David a sauté le pas de l’achat immobilier en banlieue parisienne avec un salaire net de 2000 € par mois. Loin des hauts revenus des cadres parisiens, il a su se constituer un patrimoine à travers l'investissement immobilier. Il nous raconte comment, avec sa conjointe, ils ont acheté une maison avec jardin au cœur de Saint-Denis.

Je m’appelle David, j’ai 33 ans et je travaille au service communication d’un lieu culturel à Paris. Après avoir vécu quelques années à Bordeaux pour nos études, on s’est installés à Paris avec ma conjointe, Aline, en 2014. D’abord locataires dans les 19e et 17e arrondissements, on a décidé d’acheter notre premier appartement à Saint-Denis, au nord de Paris, en 2019.

Je me suis amusé à faire le calcul de ce qu’on avait dépensé dans notre vie depuis qu’on était locataires. Ça devait représenter 50 000 € de loyer ! Clairement, je me suis dit qu’on était en train de jeter de l'argent par les fenêtres…

En faisant une simulation, j’ai vu qu’on pouvait prendre un crédit immobilier avec des mensualités équivalentes à notre loyer… mais pour avoir 20 m2 supplémentaires ! Certes, c’était en banlieue parisienne (en l'occurrence à Saint-Denis), mais on voulait avancer dans notre vie, avoir une surface plus grande. Et malheureusement, avec notre budget, on n’avait pas d’autre choix que de partir de Paris.

En 2018, on a trouvé un super appartement de 60 m2 à 270 0000 € à côté du marché de Saint-Denis. À peu près à la même période, on a reçu chacun un héritage de 50 000 € et 35 000 €, ce qui nous a permis de faire une offre. Il faut savoir qu’avec ma conjointe, on n’a pas de gros salaires, on gagne environ 2000 € net chacun. Du coup, on ne pouvait pas emprunter des sommes monstres. On a fait un emprunt de 240 000 € avec un apport de 50 000 €. C'était aussi une époque où les taux étaient assez bas (en 2019).

À l’époque, je me posais beaucoup de questions sur notre lieu de vie, sur le fait de rester en Île-de-France ou non. Il se trouve que ce n'était pas le cas de ma conjointe, elle ne se voyait pas changer complètement de vie professionnelle. En effet, comme on travaille tous les 2 dans la culture, c'est quand même très centralisé sur Paris et ses alentours.

Du coup, on a trouvé un compromis : rester en Île-de-France mais trouver un espace avec jardin. Le rêve, c'était une maison. Pourtant, au début, on était persuadé qu'on ne trouverait pas sur Saint-Denis, une ville qu'on affectionne beaucoup et qu’on ne voulait pas quitter.

Parce qu’il y a peu de maisons avec jardin dans le centre-ville de Saint-Denis. Ou alors ce sont des maisons immenses à des prix indécents ! Il fallait saisir l’opportunité d’une maison de ville, disponible sur le marché, dans nos prix et qui remplisse nos critères de localisation… Assez complexe comme équation.

Au final, on a fait seulement deux visites. La première maison ne nous plaisait pas du tout en termes de localisation. On l’a vite éliminée. La seconde, une petite maison ancienne avec jardin, remplissait tous nos critères. Il y avait tout à refaire, mais elle avait un potentiel énorme. On s’est projeté très vite.

• La superficie : On voulait une maison avec jardin pour faire des barbeuc haha. Et comme on souhaite avoir un enfant, c’était indispensable pour nous d’avoir de l’espace, avec au minimum 2 chambres.
• La localisation : On recherchait un quartier central mais calme. Il fallait aussi que les transports en commun soient facilement accessibles pour rejoindre Paris.
• La rénovation : On avait cette envie de tout retaper pour que ça soit à notre goût.

À partir du moment où on a eu le coup de cœur, on s’est vite décidé, oui. Surtout que c’était juste avant la hausse des taux en 2022, ils allaient passer à 2 %. C’était donc le dernier moment pour nous lancer, après on n’aurait pas pu avec notre dossier. On a fait l’offre en juin, puis on a signé le compromis en juillet pour un montant de 390 000 € (hors frais de notaire).

Oui, je me suis dit “On a acheté une ruine !”. Haha. Non, on était heureux, bien sûr, mais aussi très stressés, on ne va pas se mentir. Particulièrement à cause de la vente en chaîne : on a vendu l’appart 1h avant d’acheter la maison le jour de la signature chez le notaire. Le timing était serré ! Et puis, on a eu pas mal de péripéties avec les travaux. On refait tout le système de chauffage, la plomberie, l'électricité, le système d’isolation, la structure… Ça représente environ 180 000 €. Ce n’est pas rien... Sachant que le chantier a débuté au moment où la situation économique était assez instable avec la guerre en Ukraine et l’inflation sur les matériaux. Forcément, cela rajoute une bonne couche de stress.

On ne gère pas vraiment, on fait comme on peut. Il faut surtout savoir faire le dos rond. Tu sais que si tu ne joues pas le jeu, ça ne marchera pas avec les entrepreneurs.

C’est mon deuxième achat immobilier, donc pas grand chose. Par contre, je suis heureux de ne plus être copropriétaire. Car même si la vie en communauté, c’est sympa, cohabiter avec des gens pas très respectueux des parties communes, ça l’est moins... On en avait marre de gérer les problèmes de tout le monde dans l’immeuble.

Aujourd’hui, on gère juste nos problèmes, ce qui est déjà pas mal haha. Et puis, dans une maison, la loi Carrez ne s’applique pas. On achète de la surface habitable, pas des mètres carrés comme en copropriété. Et ça, ça fait la différence !