Si vous faites partie de celles et ceux qui ont déjà consulté une annonce immobilière sans objectif d’achat, pas d’inquiétude, vous n’êtes pas seul(e) ! En réalité, c’est un peu comme regarder une recette de cuisine sur Youtube sans projeter de la concocter : ça reste ludique, instructif et cela peut devenir… addictif. Si ça ne parle pas à tout le monde, il est peut-être temps d’expliquer les raisons qui poussent certain(e)s d’entre nous à scroller et à cliquer sur des annonces de maisons et/ou d’appartements !
L’immobilier fait-il (encore) rêver ?
Les portails immobiliers foisonnent d’annonces et attirent indéniablement à coup de photos panoramiques, de retouches de couleurs et de contrastes, mais aussi de projections via IA. Leur but ? Vendre, bien sûr. Et pour cela, la qualité des images est aujourd’hui primordiale (on est tous biberonnés aux réseaux sociaux et leurs visuels chiadés).
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Mais depuis quelques années, l’immobilier évolue. On ne visite plus une maison uniquement pour se loger. On visite aussi pour se projeter, pour comparer, pour se rassurer et pour rêver. La raison de ce phénomène est notamment imputée au grand nombre d’émissions de déco, mais aussi de vente ou d’achat de biens immobiliers. Citons (au hasard) L’Agence, Recherche appartement ou maison, Tiny house nation ou encore The World's Most Extraordinary Homes côté immo, Total Renovation et L’étincelle du bonheur (vous savez l’émission de Marie Kondo et son appétence pour le rangement) côté déco.
Si une partie de ces émissions met en lumière Madame et Monsieur Tout-le-monde, l’autre donne une grande visibilité aux biens d’exception accessibles par une poignée d’acheteurs éventuels dans le monde. Néanmoins, que ces divertissements axent leur concept sur l’un ou l’autre, le but est d’en mettre plein les yeux aux consommateurs de ce type de programme.
Et puis, dans l’imaginaire collectif, posséder un bien immobilier est synonyme de patrimoine solide, d’accomplissement personnel, de liberté et de sécurité. Même si, quelque part, devenir propriétaire en France revêt aussi une certaine pression sociale...
À savoir
Selon une étude SeLoger ¹ , 70 % des Françaises et des Français ont déjà visité un portail immobilier. Et deux sur dix exercent cette pratique régulièrement sachant que les plus gros consommateurs d’annonces immobilières sont les 18-34 ans (78 %).
¹ Étude quantitative (YouGov) réalisée sur 1 002 personnes représentatives de la population nationale française de 18 ans et plus du 20 au 21 février 2024.
Christophe Delmas, créateur de SWIIMO et agent immobilier depuis 15 ans en est certain : l’immobilier fait encore rêver ! "Les Français ont encore cet amour de l’immobilier qui reste un placement sûr. Déjà, c’est rassurant d’avoir un "chez soi". Soyons clair, il vaut mieux avoir un petit "chez soi" plutôt qu’un grand "chez les autres". Les gens ont raison de penser qu’être propriétaire de son bien est intéressant. Ça reste un placement sûr, même si le prix de l’immobilier a baissé. L’argent dépensé à rembourser un crédit est une forme d’épargne, puisque le bien leur appartiendra au bout de 20 ou 25 ans. S’ils n’avaient pas investi dans un bien, ils auraient perdu de l’argent dans un loyer !"
Mais alors qu’est-ce qui pousse à consulter des annonces immobilières ?
Ce qui est sûr, c’est que la consultation d’annonces immobilières ne se fait pas sans un plaisir certain. Pour quelques addicts, cela revient à regarder des émissions de télévision sur l’immobilier ou à feuilleter des magazines de décoration, comme un simple loisir. C’est une activité agréable qui permet de s’évader, de découvrir des propriétés exceptionnelles et de rêver à des maisons de luxe ou à des domaines situés sur des îles exotiques. Enfin, sur le papier… Car "in real life", ce n’est pas ce qu’avancent ceux qui s’y adonnent.
Coline, 26 ans, n’est pas encore propriétaire et a toujours apprécié consulter les annonces immobilières. Pas par simple loisir mais toujours avec un but. "Quand je vivais encore chez mes parents, je “cherchais” des appartements à louer. Je me préparais mentalement à ce que serait ma (potentielle) future vie autonome. C'était une manière pour moi de me familiariser avec les coûts et les conditions de vie que j'aurais un jour. Ça me donnait un sentiment de contrôle sur mon avenir, une lueur d'espoir concernant ce que je pourrais un jour atteindre."
Coline, 36 ans, est elle en passe de devenir secundo-accédante après avoir investi dans une passoire énergétique voilà 10 ans. Si elle et son conjoint vont signer pour acheter une longère située dans la campagne chartraine, pourquoi continuer de scruter les annonces ? "Histoire d’être sûre d’avoir fait le bon choix ! J'ai besoin de consulter pour ne pas avoir de regret. Chaque bien que je parcours et qui ne me convient pas ne fait que confirmer mon choix. Auparavant, je regardais des biens parce que j’avais ce projet de déménager à la campagne. Je voulais savoir ce que j’allais trouver dans tel ou tel coin d’un point de vue architectural. J’avais envie de me projeter dans un corps de ferme et dans certaines régions."
A 53 ans, Paul, lui, se sent très bien dans sa maison. Aucun projet d’investissement ni de revente et pourtant il avoue consulter les annonces pendant les vacances d’été. "Avec mon épouse, on aime les coins tranquilles à la campagne. Ça fait quelques années qu’on part dans le Lot-et-Garonne et systématiquement, on s’arrête devant des agences immobilières pour regarder les biens en vente, histoire de rêver un peu. C’est simplement plaisant, ça fait partie de nos vacances !"
Si Coline reste dans le domaine du concret, elle laisse entrouverte la porte au rêve. "Sur Instagram, je consulte de temps en temps un compte qui présente des maisons avec leur prix et quelques photos, souvent à l’étranger comme en Norvège ou au Portugal. J’avoue qu’il y a une part de rêve à regarder ces maisons et leur déco, c’est totalement gratuit puisque je ne vais pas m’y installer - quoique -, mais ça me laisse une porte ouverte sur l’avenir."
Pour l’expert en immobilier Christophe Delmas, "Les propriétaires consultent pour se faire une idée du marché. Pour moi l’initiative est bonne, c’est naturel de comparer son bien aux autres, c’est humain de se rassurer par rapport à son bien. Le patrimoine immobilier d’un Français aujourd’hui correspond généralement à la majorité de sa richesse."
Donc en soi, consulter les annonces permet de positionner son bien par rapport à celui de ses voisins ? "Pas tout à fait, car le prix affiché et le prix vendu peuvent vraiment être différents - on recommence à voir des négociations à 5 ou même 10 %. Un bien affiché à 550 000 € peut très bien être vendu 500 000 €, cela donne une information biaisée. Beaucoup de personnes se leurrent donc sur la valeur de leur maison."
Outre le plaisir, qu’apporte le fait de consulter des annonces immobilières ?
Coline et Camélia savent parfaitement bien l’expliquer, l’une et l’autre ne consultent pas uniquement les annonces immobilières pour "rien" ni pour "simplement rêver".
Coline n’est pas vraiment intéressée par des biens inaccessibles. "Je n’ai jamais vraiment regardé les biens hors de ma portée. Je filtre en indiquant une fourchette un peu large, mais je n’ai pas cette appétence pour les biens de luxe. Je m’en fiche un peu des maisons à 2 millions d’euros, ce n’est pas mon truc. J’ai besoin d’avoir du concret et d’évaluer pas mal de points : ma capacité financière, la région, le prix, etc."
Pour Camélia, le bien immobilier "idéal" ne ressemble en rien aux villas de prestige détaillées dans certaines émissions. "
Aujourd’hui en couple, elle amorce un avenir immobilier un peu différent. "Même si je sais que je peux investir dans un bien locatif, je ne peux pas encore acheter ma résidence principale, mais je regarde des annonces avec mon copain. On imagine notre futur dans des duplex et des maisons qui nous inspirent. Ça nous montre que nos aspirations sont réalisables, et ça nous aide à comprendre ce que nous devrons faire pour y arriver."
Christophe Delmas a parfois rencontré des personnes qui visitent des biens hors de leur portée. Par curiosité ou pour rêver ? "Ces profils ont toujours existé. Depuis l’augmentation des taux il y a 2 ans, c’est un phénomène que l’on rencontre davantage puisque cela a changé le pouvoir d’achat des Français, et ils peuvent également moins emprunter. Selon moi, beaucoup le font sans en avoir conscience. Ils n’ont pas encore réalisé les démarches nécessaires auprès de leur courtier ou de leur banquier pour réellement s’informer. Ils ne savent pas qu’ils ne peuvent pas acheter au prime abord. Ils sont même capables de faire de bonnes offres, mais ils sont un peu rêveurs car une fois qu’ils consultent leur courtier, c’est la désillusion…"
Il a également rencontré quelques curieux. "On sent bien que certaines personnes visitent par curiosité. Après, j’ai la volonté d’être optimiste en me disant qu’ils agissent ainsi pour se faire une idée et que 6 mois ou 1 an plus tard, ils reviendront me voir avec un vrai projet."
Camélia a ce besoin de concrétiser ses ambitions. Que ce soit il y a quelques années pour rechercher un appartement en location ou aujourd’hui pour investir dans du locatif, sa démarche reste quelque peu identique. "C'est rassurant pour moi, cette préparation anticipée à mes projets. Ça me donne l'impression de maîtriser mon avenir, de prendre les devants pour concrétiser mes ambitions. Bien sûr, il y a des moments où ça peut être frustrant et mes rêves semblent parfois inatteignables. Mais le simple fait de voir ces possibilités et d'en connaître le prix me donne un sentiment de clarté. Je sais ce que je dois faire pour les atteindre."
Paul et sa femme évoquent parfois l’éventualité de partir de banlieue bordelaise pour gagner en tranquillité et en espaces verts. "Ce n’est pas pour tout de suite, dans 10 ans peut-être, je ne sais pas. Pour l’instant, on rêve, ça nous permet d’imaginer les biens qui sont à notre portée à la campagne étant donné qu’on connaît à peu près la valeur actuelle de notre maison. On ne sait jamais…"
Publié le 12 juin 2024
Alexandra
Rédactrice
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