Comment bien lire un DPE ?
Mystérieux pour certains, le DPE est un élément trop crucial pour être laissé dans un coin de tête d’acquéreurs ou de vendeurs. Alors comment comprendre ce diagnostic et apprendre à le déchiffrer pour en faire un allié ?
C’est quoi ces lettres ?
Les premières lettres de l’alphabet sur fond coloré ne peuvent plus vous échapper tant elles sont inscrites partout : lave-linge, voiture, aspirateur, ampoule, téléviseur… Et si vous êtes en pleine acquisition d’un bien immobilier, vous aurez aussi certainement remarqué qu’elles accompagnent désormais les annonces affichées dans les vitrines des agences. Explications pour savoir comment lire un DPE.
A comme "À nous les économies d’énergie" ! En réalité, A signifie que le bien que vous visitez consomme moins de 70 KWh/m² par an. Ce type de bien est encore rare sur le marché, mais si vous en visitez un, il s’agit certainement d’un BBC soit Bâtiment Basse Consommation voire BEPOS (aka Bâtiment à Énergie Positive). Encore des sigles qu’il va falloir garder en tête !
B comme "Bon plan" ! Ou comme BBC ! La lettre est octroyée aux bâtiments énergétiquement très autonomes qui consomment entre 71 et 110 kWh/m² par an. Ces biens sont souvent très bien isolés et pourvus d’un appareil de chauffage performant. Chaud dev… euh dedans !
C comme "Convenable" La notation C est au-dessus de la moyenne, elle reste donc correcte dans le cadre d’un achat immobilier. Il s’agit bien souvent de constructions assez récentes dont la consommation se situe entre 111 et 180 kWh/m² par an. Si vous vous positionnez sur un bien noté C, franchement, c’est vraiment pas mal !
D comme "Dur dur de se réchauffer !" Les habitations bénéficiant du label D sont les plus répandues en France avec une consommation énergétique située entre 181 à 250 KWh/m² par an. Un certain nombre de travaux peuvent être envisagés pour un meilleur confort intérieur. C’est pas l’idéal, mais il y a pire, la preuve…
E comme "Édredon obligatoire !" Attention, classée E, une résidence fait partie des plus énergivores avec une consommation comprise entre 251 et 330 kWh/m² par an. Cette note concerne généralement des maisons et appartements construits avant les années 1980 dont le chauffage est essentiellement électrique. Le changement, c’est maintenant !
G comme "Gla gla gla…" Dans cette passoire énergétique G, vous devez vous douter que les trous sont plus larges que dans la F ! Cette note est attribuée aux biens immobiliers qui consomment plus de 421 KWh/m² et jusqu’à 449 par an.
Il existe une norme G+ pour les bâtiments qui dépassent 450 kWh/m² par an, mais attention, location proscrite ! Et peu à peu, la mise en location sera également interdite pour les logements classés G dès 2025, ceux classés F en 2028 et les logements classés E à compter de 2034.
Eh non, le DPE n’est pas coloré pour faire joli !
Maintenant que les sept premières lettres de l'alphabet n’ont plus de secret pour vous, comment lire les jolies étiquettes bariolées "Énergie" et "Climat" du DPE ?
L’étiquette "Énergie" a pour objectif de révéler la consommation d’énergie d’un logement. Elle débute avec un A vert foncé pour se terminer par un G rouge. Tout ça pour que, en pleine lecture du DPE, votre cerveau percute rapidement et comprenne que vert = écologie et rouge = danger. Limpide, non ?
Et le diagramme aux nuances de violet dans tout ça ? Il s’agit de l’étiquette "Climat". La note attribuée au logement dépend de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Elle vient compléter l’étiquette "Énergie" et les chiffres sont exprimés en kgeqCO2/m² par an (soit, dans un français plus évident : "kilogrammes équivalent CO2 par an"). Plus le violet est foncé, plus la maison ou l’appartement pollue son environnement alentour et dégage des gaz à effet de serre. En cause ? Le système de chauffage qu’il faut envisager de remplacer !
À quoi ça sert de connaître le DPE d’un logement ?
Parcourir le DPE d’un logement, c’est un peu comme lire dans ses entrailles, décortiquer sa constitution et identifier ses traumatismes. Et lorsque tout est mis à jour, vous - que vous soyez acquéreur ou vendeur - avez tous les symptômes en main pour mieux comprendre le DPE et le soigner de ses blessures, petites et grandes !
En prime, ce document vous guide en inscrivant quels travaux sont essentiels pour votre maison et lesquels sont à envisager par la suite pour gagner quelques lettres supplémentaires sur votre étiquette énergie. Un pas après l’autre…
Et si acheter une passoire énergétique était avantageux ?
Si vous recherchez un bien, il est possible que la vue d’une lettre F sur fond orange vous arrête net dans votre élan, et pourtant ce bien ancien vous plaisait bien… Alors, faites de cette lettre F une vraie alliée ! Le but de la note du DPE n’est pas de vous laisser stoïque, mais bel et bien de vous inciter à agir en entreprenant les travaux nécessaires qui visent à améliorer les performances du logement et, ‘accessoirement’, à réduire drastiquement vos consommations d’énergie et donc votre facture.
Selon une étude menée par OpinionWay pour BigMat, 46 % des Français pensent qu’acheter une passoire énergétique pourrait être un investissement rentable. Parmi eux, 58% ont entre 25 et 34 ans et 52% aimeraient faire de cette passoire leur nid douillet principal. C’est peut-être le moment de reconsidérer cette lettre F, finalement…
Attention cependant, une bonne nouvelle peut parfois révéler une mauvaise surprise : une baisse de prix du bien ne peut malheureusement pas absorber le financement de tous les travaux. Alors, si vous vous lancez dans la course à la négo au prétexte que le DPE est noté F ou G, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un courtier (chez Pretto, ils sont pros, gentils et ont même de l’humour !).
Et dans le cas d’un DPE noté A ou B ? Si vous envisagez d’acheter un bien immo neuf labellisé BEPOS, il produira plus d’énergie qu’il n’en consommera. Un bon point ! En revanche, n’espérez pas négocier un bien dont tous les voyants DPE sont au vert, mais sachez qu’un bien classé A ou B engendrera une plus-value non négligeable lorsque vous souhaiterez revendre. À bon entendeur…
Comment améliorer son DPE ?
Oui, boucher les trous d’une passoire énergétique est possible. En revanche, un morceau de plâtre ne suffira pas ! Une bonne lecture et une compréhension claire du DPE vous aideront à comprendre les différentes failles et à savoir quels travaux envisagés en priorité pour pallier les déperditions d’énergie.
L’isolation de la toiture, des murs et du sol fait souvent partie des premiers projets à entreprendre, auxquels s’ajoutent le changement des menuiseries et le remplacement d’un simple vitrage par un double ou un triple.
Comme l’explique l’Ademe dans son dossier "Isoler sa maison", une maison construite avant 1974, alors qu’aucune réglementation thermique n’existait, va laisser échapper 20 à 30 % d’énergie par le toit, 20 à 25 % par les murs et 7 à 10 % par les planchers bas. Ça fait un paquet de trous à boucher dans la passoire !
Ensuite, vous pouvez aller plus loin en améliorant le confort de votre maison (et, en prime, la santé de la planète) avec : le changement d’une chaudière au fioul ou à gaz contre un poêle à bois ou une pompe à chaleur, l’installation de panneaux solaires ou encore la mise en place d’une ventilation qui renouvellera l’air et évitera à l’humidité de s’installer pour mieux respirer dans votre intérieur.
Mais comment faire pour réaliser tous ces travaux ?
Les aides des fournisseurs d’énergie pour les résidences principales et secondaires peuvent également vous aider à mieux vivre dans votre chez-vous. Elles dépendent de vos revenus et de la nature de vos travaux. Ensuite, sous certaines conditions, vous pouvez aussi bénéficier d’aides locales, d’une TVA à taux réduit, d’un éco-prêt à taux zéro, d’aides de votre caisse d’allocations familiales. Allez courage, c’est fastidieux, mais ça vaut le coup !
La mise en vente d’un bien immobilier exige un certain nombre de diagnostics obligatoires. Préparez les stylos, la liste est longue !! Pensez à demander les documents suivants :
- diagnostic de performance énergétique (DPE) ;
- constat de risque d'exposition au plomb (Crep) ;
- état mentionnant la présence ou l'absence d'amiante ;
- état de l'installation intérieure de l’électricité et de gaz si les installations ont plus de 15 ans ;
- état de l'installation d'assainissement non collectif ;
- état relatif à la présence de termites ;
- état des risques (naturels, miniers, technologiques, sismiques, radon...) ;
- diagnostic bruit ;
- audit énergétique (si le logement est classé F ou G).